Militarisation et terrorisme
Georges MENAHEM
"[ ] Le 11 septembre a-t-il accentué la militarisation du monde ?
Cette idée doit être discutée.
Car, si la militarisation s’amplifie, en fait, elle obéit à son propre mouvement, presque en dehors des conflits.
Et sa puissance alimente la production même du terrorisme.
À l’époque des empires et des royaumes, la militarisation suivait le rythme des conquêtes et des guerres.
Elle transformait les institutions et groupes sociaux en donnant priorité aux forces armées, à leur armement et aux formes d’organisation autoritaires, hiérarchisées et disciplinées.
Mais, après la seconde guerre mondiale puis la guerre de Corée, elle est devenue en grande partie autonome.
La militarisation entretient et développe plus le terrorisme qu’elle ne le contient.
Partout, elle favorise le traitement militaire
des problèmes politiques et sociaux.
Georges Menahem, membre du Conseil scientifique d’ATTAC,
chercheur au CNRS, La science et le militaire, Éditions du Seuil;
Cet article a été publié en septembre 2002 dans le webzine Respublica
BPEM, Biens publics à l'échelle mondiale, 12 février 2003